Je voulais visiter Soweto (South west Township), malheureusement mon ami avait cours à l'université ce jour là, de plus on nous a conseillé de participer à un tour organisé plutôt que d'y aller par nos propres moyens étant donné l'insécurité qui y règne.

On a contacté plusieurs tours opérator proposant des visites du township le jour même au matin. On a finalement pu en trouver un pour 300 Rands (il se situait dans les meilleurs tarifs, et on pouvait y aller le matin même). On me donne alors une bombe lacrimogène (au cas où me dit-on), mais quand on apprends que je suis la seule sur le tour avec le guide, le père de mon ami décide de m'accompagner. (Il est sud africain et ne s'est jamais rendu à Soweto, c'est donc une grande première pour nous deux!).

On prends la voiture pour Johannesbourg, et on grimpe dans un mini bus avec le guide (très sympa d'ailleurs). Il faut une demi heure pour arriver à Soweto qui se trouve au Sud de Jo'Burg. Il nous explique alors le déroulement de la visite.

La première vue de Soweto est surprenante, on s'attends à ne voir que des bidonvilles, mais pas du tout! Des gens très riches habitent Soweto dans de monstrueuses maisons!De vrais châteaux, dont les murs encerclant quelques uns ressemblent au château de Mario Bros.Bizare, pas très joli. Il paraît que c'est le Soweto des dealers, devenus très riches par le traffic. On y voit tout de même de très belles maisons.

On passe ensuite devant un quartier, et là, gros contraste, où les gens vivent dans des espèces d'anciens dortoirs, pas d'électricité, et très dangereux compte tenu de la pauvreté.C'est pas très drôle.

On se dirige vers le musée de l'apartheid, le quartier à l'air plutôt calme et sûr. A l'entrée on nous donne un ticket soit noir soit blanc : Si t'es blanc tu passes de ce côté, si t'es noir de l'autre... Eh, oui, c'était ça l'apartheid, triste. Le musée retrace toute l'histoire du pays, vidéos des révoltes, les prisons, les pendaisons en masse, Mandela, tout y est, dommage qu'on ait pas eu assez de temps pour tout regarder calmement. Je sors de là toute chamboulée, je comprends enfin la gravité des choses, et prends conscience de l'histoire du pays et des événements qui s'y sont passés.

On repars, on arrive dans un bidonville, pas d'électricité, pas d'eau, c'est sale, les toilettes sont des box en plastiques que l'on vient vider une fois de temps en temps. On s'arrête, on sors de la voiture, et là un guide local nous permet d'entrer à pieds à l'intérieur du guetto (moyennant quelques rands), les allées sont étroites, les voitures n'y passent pas. On s'arrête dans une crèche où nous dit t'on les enfants sont atteints du VIH (c'est pas gai), malgré ça, tout le monde a le sourire. Il faut retourner à la voiture, on est interpellé par un grand nombre de jeunes qui vendent des sculptures en tout genre pour une misère, et qui me disent "bonjour" en français. Ils s'accrochent à nous, c'est bien connu, les touristes sont riches...

On prendra le lunch dans un restaurant très sympa, dans un coin très agréable de Soweto. Toasted cheese et tomato pour moi. C'est calme, et c'est même joli si l'on compare aux endroits où nous étions plus tôt.

L'après midi sera consacrée à la visite de la maison de Nelson Mandela, qui est tranformée en musée, mais où on peut y voir toutes ses affaires (chaussures, chemises, tout son mobilier). La maison est très petite, et les visiteurs se bousculent à l'intérieur par petit groupe. La visite est agréable, et le guide parle même un peu le français.

La visite est bientôt terminée, on se rend au mémorial d'Hector Peterson. C'est en mémoire de ce jeune homme considéré comme un héro, et des violents affrontements qui ont oposés les forces de l'ordre et les noirs, que Nelson Mandela a décidé d'ériger ce monument en 1992. Le lieu est très fréquenté par les touristes.

La visite entière de Soweto aura duré plus de 3h30, le prix de 300 rands peut sembler un peu cher, mais c'est, je pense, le meilleur moyen de voir le plus de choses en toute sécurité. Cela vaut vraiment le coup de s'y rendre pour prendre conscience des attrocités que l'homme est capable d'infliger à ses semblables. L'histoire y reste bien ancrée et tout semble nous le rappeller, comme pour nous dire "faut pas oublier".

Il est temps de récupérer la voiture pour retourner sur Pretoria. Sur la voie rapide qui relie les deux villes, notre voiture tombe en panne. On se range donc derrière la ligne jaune. La voiture ne veut plus démarrer! Le père de mon ami semble un peu nerveux, un homme surgit des brouissailles, le lieu est connu pour les hickjacking, mais finalement, on s'aperçoit qu'il voulait seulement traverser l'autoroute (banal là bas), et après deux ou trois coups de fils tout rentre dans l'ordre.